Concours papa bricoleurs

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Autisme : une montre magique pour comprendre le temps
Carine imagine des objets pour aider son fils autiste à se repérer dans le temps. Bernard, le grand-père, as du bricolage, les réalise. Il vient d'être récompensé par Handicap international

Le garage de Bernard Thévenet, c'est l'atelier de Géotrouvetout. Il y a là son landau de bébé qu'il a commencé à retaper, le tambour de son grand-père auquel il a redonné ses couleurs d'antan, une vieille pendule qu'il reconstitue grâce à Internet, et une petite charrette tirée par un cheval en bois, trop belle pour être un jouet. Et puis il y a ces rondelles de métal qui témoignent des essais effectués avant de mettre au point une montre spécialement adaptée à Nicolas, son petit-fils autiste de 11 ans, et pour laquelle cet habitant de Genas vient d'être primé par Handicap international (voir ci-contre).

Nicolas a du mal à comprendre le langage oral et à acquérir des mots. Quand il arrive chez son grand-père ce jour-là, il a annoncé pourtant avec assurance : « Bonjour, je m'appelle Nicolas », en tendant la main. Avant d'aller jouer sagement à une table d'écolier. « Il n'a pas toujours été comme ça. Avant, c'était tolérance zéro », explique Carine, sa maman, en racontant quelques crises mémorables comme lorsqu'il a hurlé devant la porte de la piscine fermée parce qu'il était arrivé trop tôt. Car Nicolas maîtrise mal la notion du temps. « Sans repères, c'est la panique totale. Il ne peut pas partir dans l'inconnu », explique Carine qui a imaginé tout un tas de trucs pour donner des repères à son fils. Comme ces deux grandes pendules : la première est une vraie horloge indiquant l'heure ; la seconde est décorée de pictogrammes, inspirés du programme d'aide à la communication Makaton. Ils représentent les actions essentielles de la journée : manger, dormir, travailler, voir la famille, se taire… « Le but est de définir une heure à attendre. Par exemple, on met le pictogramme « manger » sur 12 h 30 et Nicolas sait que lorsque les deux pendules coïncident c'est l'heure. Dès qu'il le voit, il l'accepte », explique Bernard Thévenet. Mais cela ne marchait qu'à la maison, d'où l'idée de transformer la pendule en montre. « Cela a permis de le faire accepter socialement. Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de problèmes de frustrations ni de caprices », explique Carine. « Avant, quand il venait chez nous, il dormait à 20 heures et courrait dans le couloir à 5 heures. Maintenant, on peut lui dire « tu vas te coucher à 22 heures », confirme le grand-père. Mais l'objectif n'est pas que Nicolas porte toujours cette montre à son poignet. D'ailleurs, aujourd'hui, elle est le plus souvent dans sa poche. « Il pourra bientôt s'en passer. Quand on met en place quelque chose, il faut aussi penser à l'enlever », précise Carine. Comme tous les objets inventés par la famille, elle aura permis à Nicolas de gagner un peu plus en autonomie.

Sylvie Montaron

Echanger des idées pour améliorer le quotidien des handicapés

La « double montre à aiguilles et à pictogrammes » de Bernard Thévenet a reçu le 11 juin le premierer prix de la 13e édition du « Concours des Papas bricoleurs et des Mamans astucieuses », organisé par Handicap international avec le magazine Déclic, Leroy Merlin et l'AFM. L'objectif de ce concours est de « permettre aux familles d'échanger les idées et astuces qui améliorent le quotidien de leurs proches handicapés ». Chaque année, vingt réalisations sont récompensées (par des bons d'achat) et publiées dans un guide diffusé gratuitement à plus de 80 000 exemplaires. Depuis la création du concours, environ 300 inventions (mobiliers, modes de déplacements, jeux…) ont été mis à disposition.

Le guide est disponible sur simple demande à Handicap international et dans les magasins Leroy Merlin. Renseignements, par mail : papasbricoleurs@handicap-international.org ou téléphone 04.72.84.26.86.

Bravo au grand père