réforme de la psychiatrie
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réforme de la psychiatrie
Article du figaro:
Bientôt une réforme
de la psychiatrie en France
Anne Jouan
13/02/2009 | Mise à jour : 19:36
Un rapport propose la
création de groupements locaux de coopération qui réuniraient à la fois
le secteur psychiatrique et le médico-social, un modèle qui devrait
inspirer la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
La psychiatrie souffre en France. La fermeture des grands asiles dans les
années 1970 afin que les malades soient pris en charge au plus près de
leur domicile dans leur «secteur» n'a pas été suivie par la création de
structures alternatives suffisantes. Aujourd'hui, quatre millions et
demi de personnes sont suivies régulièrement pour une pathologie
mentale dans notre pays. Les malades et leur famille se plaignent
souvent d'une prise en charge insuffisante, ont parfois le sentiment
d'être abandonnés par le corps médical, et déplorent les grandes
difficultés pour trouver une place d'hospitalisation. Pour
répondre à ces doléances et aux difficultés de la psychiatrie en
France, la ministre de la Santé a annoncé le 28 janvier dernier devant
la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale qu'il y
aurait une loi entièrement consacrée au sujet, et non des amendements à
la loi «Hôpital, patients, santé et territoire» (HPST). Le projet de
loi devrait être présenté ce printemps, a précisé Roselyne Bachelot. Il
devrait comprendre deux chapitres : le premier concernera la réforme de
l'hospitalisation d'office voulue par Nicolas Sarkozy, et l'autre
l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie, directement
inspiré du rapport Couty. Fin janvier, Édouard Couty, conseiller
maître à la Cour des comptes, a remis ce rapport «Missions et
organisation de la santé mentale et de la psychiatrie», fruit d'un
travail de concertation qui a duré plusieurs semaines entre les
différents acteurs du secteur. Il fait 26 recommandations dans le but
d'améliorer le système actuel. Un des points phares est la proposition
de création de groupements locaux de coopération pour la santé mentale
(GLC). Ces groupements réuniraient à la fois le secteur psychiatrique
et le médico-social, pour faire face à la problématique globale de la
maladie mentale qui frappe le patient, dans tous les aspects de sa vie,
sociale, physique, mentale, professionnelle, familiale…
Critiques des psychiatres
Aujourd'hui,le psychiatre est seul face à la charge du soin mais aussi de la
réinsertion ou encore du logement du malade. «Or, il ne peut pas tout
faire, explique Édouard Couty. Il s'agit de plusieurs métiers. Pour
être en relation avec l'Éducation nationale, par exemple, il est
important de faire travailler ensemble plusieurs professionnels,
assistante sociale, infirmières, éducateurs…» Le psychiatre gardera la
charge du soin et ce sera toujours lui qui pourra prendre la décision
d'une entrée ou d'une sortie de l'hôpital. «Mais en santé mentale, il
n'y a pas que le soin, il y a aussi la prévention, la réinsertion et le
suivi des patients», insiste Édouard Couty. Les GLC seront des
structures de proximité, pas nécessairement situés dans l'hôpital mais
un local alloué par la ville par exemple. La Fédération
nationale des associations d'usagers de la psychiatrie (Fnapsy) estime
que le rapport «donne une place aux associations d'usagers, et c'est
une bonne chose», relève sa présidente Claude Finkelstein. Cette
dernière s'avoue «un peu déçue» que certaines de ses demandes n'aient
pas été toutes retenues, comme le remboursement des consultations de
psychologues. «Car le soin passe aussi par la parole, ce n'est pas
qu'une affaire de médicaments», estime la Fnapsy. Plusieurs psychiatres
émettent aussi un certain nombre de critiques : «Ce rapport n'est pas
tendre vis-à-vis de nous», résume Jean-Pierre Capitain, président de
l'association des psychiatres français. Cet avis est largement partagé
par la profession qui critique le renforcement des associations et des
familles de patients : «C'est un peu démagogue mais c'est un passage
obligé aujourd'hui», analyse un praticien. Les médecins craignent par
ailleurs que leur place et leur spécificité soit amoindrie, autrement
dit de ne plus avoir la mainmise sur le secteur. «On risque une
destruction du secteur de la psychiatrie, et une disparition de notre
spécificité au bénéfice de la santé mentale», note Jean-Pierre
Capitain. «Ce qui ressort en filigrane dans ce débat, soutient un autre
psychiatre, c'est la volonté, de faire disparaître en France la
psychiatrie libérale et ce, dans une logique de santé publique.» Édouard Couty répond au Figaro
que «les médecins contestent le fait que le secteur psychiatrique n'ait
plus le monopole et c'est d'ailleurs ce que je propose !Il faut
impliquer tous les acteurs car les médecins, le social, le sanitaire ne
se parlent pas entre eux. Le monde de la psychiatrie est aujourd'hui
beaucoup trop cloisonné.
Bientôt une réforme
de la psychiatrie en France
Anne Jouan
13/02/2009 | Mise à jour : 19:36
Un rapport propose la
création de groupements locaux de coopération qui réuniraient à la fois
le secteur psychiatrique et le médico-social, un modèle qui devrait
inspirer la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
La psychiatrie souffre en France. La fermeture des grands asiles dans les
années 1970 afin que les malades soient pris en charge au plus près de
leur domicile dans leur «secteur» n'a pas été suivie par la création de
structures alternatives suffisantes. Aujourd'hui, quatre millions et
demi de personnes sont suivies régulièrement pour une pathologie
mentale dans notre pays. Les malades et leur famille se plaignent
souvent d'une prise en charge insuffisante, ont parfois le sentiment
d'être abandonnés par le corps médical, et déplorent les grandes
difficultés pour trouver une place d'hospitalisation. Pour
répondre à ces doléances et aux difficultés de la psychiatrie en
France, la ministre de la Santé a annoncé le 28 janvier dernier devant
la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale qu'il y
aurait une loi entièrement consacrée au sujet, et non des amendements à
la loi «Hôpital, patients, santé et territoire» (HPST). Le projet de
loi devrait être présenté ce printemps, a précisé Roselyne Bachelot. Il
devrait comprendre deux chapitres : le premier concernera la réforme de
l'hospitalisation d'office voulue par Nicolas Sarkozy, et l'autre
l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie, directement
inspiré du rapport Couty. Fin janvier, Édouard Couty, conseiller
maître à la Cour des comptes, a remis ce rapport «Missions et
organisation de la santé mentale et de la psychiatrie», fruit d'un
travail de concertation qui a duré plusieurs semaines entre les
différents acteurs du secteur. Il fait 26 recommandations dans le but
d'améliorer le système actuel. Un des points phares est la proposition
de création de groupements locaux de coopération pour la santé mentale
(GLC). Ces groupements réuniraient à la fois le secteur psychiatrique
et le médico-social, pour faire face à la problématique globale de la
maladie mentale qui frappe le patient, dans tous les aspects de sa vie,
sociale, physique, mentale, professionnelle, familiale…
Critiques des psychiatres
Aujourd'hui,le psychiatre est seul face à la charge du soin mais aussi de la
réinsertion ou encore du logement du malade. «Or, il ne peut pas tout
faire, explique Édouard Couty. Il s'agit de plusieurs métiers. Pour
être en relation avec l'Éducation nationale, par exemple, il est
important de faire travailler ensemble plusieurs professionnels,
assistante sociale, infirmières, éducateurs…» Le psychiatre gardera la
charge du soin et ce sera toujours lui qui pourra prendre la décision
d'une entrée ou d'une sortie de l'hôpital. «Mais en santé mentale, il
n'y a pas que le soin, il y a aussi la prévention, la réinsertion et le
suivi des patients», insiste Édouard Couty. Les GLC seront des
structures de proximité, pas nécessairement situés dans l'hôpital mais
un local alloué par la ville par exemple. La Fédération
nationale des associations d'usagers de la psychiatrie (Fnapsy) estime
que le rapport «donne une place aux associations d'usagers, et c'est
une bonne chose», relève sa présidente Claude Finkelstein. Cette
dernière s'avoue «un peu déçue» que certaines de ses demandes n'aient
pas été toutes retenues, comme le remboursement des consultations de
psychologues. «Car le soin passe aussi par la parole, ce n'est pas
qu'une affaire de médicaments», estime la Fnapsy. Plusieurs psychiatres
émettent aussi un certain nombre de critiques : «Ce rapport n'est pas
tendre vis-à-vis de nous», résume Jean-Pierre Capitain, président de
l'association des psychiatres français. Cet avis est largement partagé
par la profession qui critique le renforcement des associations et des
familles de patients : «C'est un peu démagogue mais c'est un passage
obligé aujourd'hui», analyse un praticien. Les médecins craignent par
ailleurs que leur place et leur spécificité soit amoindrie, autrement
dit de ne plus avoir la mainmise sur le secteur. «On risque une
destruction du secteur de la psychiatrie, et une disparition de notre
spécificité au bénéfice de la santé mentale», note Jean-Pierre
Capitain. «Ce qui ressort en filigrane dans ce débat, soutient un autre
psychiatre, c'est la volonté, de faire disparaître en France la
psychiatrie libérale et ce, dans une logique de santé publique.» Édouard Couty répond au Figaro
que «les médecins contestent le fait que le secteur psychiatrique n'ait
plus le monopole et c'est d'ailleurs ce que je propose !Il faut
impliquer tous les acteurs car les médecins, le social, le sanitaire ne
se parlent pas entre eux. Le monde de la psychiatrie est aujourd'hui
beaucoup trop cloisonné.
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